Articles de infoediteur

Surfez sur la vague de l'édition indépendante
Afin de soutenir l'édition en région mise à mal par la crise sanitaire, l'annulation de Livre Paris en 2020 et en 2021, ainsi que de nombreuses manifestations en région, au national et à l'international, Normandie Livre & Lecture organise un mois de l’édition indépendante en région et propose aux libraires de la région de participer à une action collective, afin de valoriser les catalogues des éditeurs en région :
du 31 mai au 30 juin 2021, les librairies peuvent devenir partenaires de l'opération en mettant en avant un ou plusieurs catalogues d'éditeurs, par le moyen de table et vitrine (1 mois minimum) et en participant au concours de la plus belle vitrine valorisant les maisons d'édition normandes (doté d'un prix de 500 €).
Pour s'inscrire, c'est ici : inscription libraire.
Et voici la belle vitrine de la librairie Le Passage à Alençon

Le diptyque d'Hervé Mestron au festival d'Avignon
Les novellas d'Hervé Mestron, parues aux éditions Antidata, Cendres de Marbella (Prix Hors Concours des lycéens 2018 et Prix Place aux nouvelles 2018) et Gardien du Temple, seront interprétées sur scène à Avignon par la Compagnie Périphériques au mois de juillet. Toutes les dates et le dossier complet sont dans le fichier téléchargeable ci-dessous.
dyptique-mestron-dossier-compressed-1-.pdf (1 Mo)

Réédition du récit de Christine Sagnier Un ange est passé
Christine Sagnier dans son récit bouleversant, Un ange est passé, nous dit le bonheur d'attendre un enfant et le désespoir de le perdre au bout de huit mois de grossesse.
Passée cette quasi-résurrection à laquelle l’écriture a largement contribué, je sais qu’il y aura encore et encore ces périodes d’abattement et de vide intérieur, ces moments de désespérance où la mort reprend allègrement son travail de sape. Je me suis résolue à vivre avec cette peur qui entrave toute idée d’un avenir lointain. Revivre est en fait un travail de tous les instants, une sorte de gymnastique de l’esprit, un jeu de cache-cache avec les idées sombres où le moindre écueil prend des allures de montagne. Alors revient cette sensation d’être aspirée vers le néant, et cette lucidité qui vous ronge parce que vous, vous savez que la vie peut basculer à chaque instant !
Une partie de moi-même est morte et bien morte avec Mathieu, l’autre se bat pour vivre. Mais vivre, est-ce accepter ou vivre avec ? Peut-on un jour admettre l’inadmissible ? (1998)
En relisant cette préface écrite il y a plus de vingt ans, je peux affirmer aujourd’hui – j’en suis heureuse et fière – que je me sens entière et bien vivante, amputée d’aucune partie de moi-même, mais qu’au contraire, Mathieu est en moi pour toujours ; sa mort et sa présence, l’une et l’autre n’étant pas antinomiques, ont fait ce que je suis. Aujourd’hui, je m’autorise à imaginer mon bébé me souriant ; c’est une libération. (2020)

Parution du nouveau roman de Martine Gasnier
« Je ne suis pas un animal ! Je suis un être humain ! Je suis un homme ! » (John Merrichk dans Elephant man, le film de David Lynch)
Telle est la citation que Martine Gasnier a choisi de mettre en exergue de son quatrième roman Julien l’exhibé, qui vient de paraître aux éditions Zinéi.
Patrick Vincelet, professeur d’université, écrivain, passionné d’ethnopsychologie, dit dans sa préface : « Dès les deux premières pages, Martine Gasnier vous fait pénétrer dans le Perche normand de la fin du xixe siècle, monde rural pauvre, laborieux, loin des villes où règnent l’activité et la production, les distractions et le mouvement.
Les enfants de ce pays-là ne verront sans doute pas d’autres terroirs ou d’autres horizons que ceux qui permettront aux seuls conscrits de s’en échapper.
Le talent de l’auteur vous fait vivre les intérieurs des lieux, l’intimité des personnages, le déroulement de la vie quotidienne, jusqu’aux parfums d’ambiance et aux états d’âme révélés chez ces taiseux de constitution. Elle est inspirée d’un Giono qui serait de l’Ouest et d’un Balzac avec une psychologie de notre temps.
Dans ce pays du bout du monde où la culture n’a pas raison, naît un petit bonhomme, un pas fini qui n’atteindra que quelques longueurs de cigarettes pour toute hauteur et pour toute sa vie qui, faute de connaissances médicales suffisantes, sera courte. Un nain, dit-on. Il sera aimé sans réserve par ses parents, des sans-grade courageux, bons et tolérants [...]
C’est à un voyage au pays de l’humain que cette lecture, dont on se sent l’Obligé, va vous conduire. Julien est en humanité totale et quand il exhibe sa différence, il n’est que ton miroir, Lectrice et Lecteur. »
En vente dans les librairies qui soutiennent l’édition de création et en commande partout en France et à l’étranger sur commande.

Zinédi invité sur France 3 Normandie Ensemble c'est mieux
Les éditions Zinédi étaient invitées sur le plateau d'Ensemble c'est mieux" sur France 3 région Normandie. Le replay du 25 mai peut être vu en cliquant sur le lien de l'émission ci-dessous.
J'écris une nouvelle pour être lu
Le site conseilsdelecture organise du 27/02/2021 au 27/09/2021 un concours de nouvelles ouvert à tous et quel qu'en soit le genre. Seule contrainte : être entièrement originale et ne pas avoir été publiée.
Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien : J'écris une nouvelle pour être lu.
Sans abri, poème de Claude Sarrassat
Sans abri
Au ciel s’effilochent les nuages
Tourmentés par le vent d’hiver.
Un froid dur glace les visages
Des gens dont le pas s’accélère.
Ils regagnent leur domicile,
Auprès du feu, ils auront chaud.
L’ombre a envahi la ville,
Dans la rue les volets sont clos.
Couché dans sa boîte en carton,
Attendant que le jour se lève,
Un homme se blottit au fond,
Avec la crainte qu’on l’enlève.
Ses yeux regardent les étoiles,
Il sent son esprit s’engourdir
Car le sommeil étend sa toile.
Il doit lutter, ne pas dormir.
Quand le matin, un soleil pâle,
Vint éclairer le sol gelé,
On découvrit, triste et banal,
Le corps d’un homme inanimé.
© Claude Sarrassat, février 2021
Nous, les gosses - Un quartier de Paris sous l’Occupation
Nous, les apprentis
Vices et vertus, poème de Claude Sarrassat
Vices et vertus
Les vertus décidèrent un jour,
De s’affranchir de tous les vices
Qui séduisaient par leurs discours
En recourant aux artifices.
Certaines se disaient cardinales,
Justice, tempérance et prudence,
D’autres se voulaient théologales,
Charité, foi et espérance.
La charité conçut le plan
D’exterminer jusqu’au dernier,
Les vices les plus malfaisants,
Sans aucune once de pitié.
La tempérance et la prudence
S’enfoncèrent, sans raisonner,
Dans les bas-fonds de la licence
Pour dénicher les vices cachés .
La foi chancelante et molle,
N’envisageait que des miracles
Et l’espérance toujours folle,
Alla consulter les oracles.
Avec de pauvres résultats,
Les vertus s’épuisaient en vain.
La justice dit que le combat
Etait contre les vices sans fin.
© Claude Sarrassat, janvier 2021
Nous, les gosses - Un quartier de Paris sous l’Occupation
Nous, les apprentis

L'Escapade de Mademoiselle Estefa, texte de Joëlle Tiano-Moussafir lu par Catherine Deneuve
« Depuis quelques mois, Mademoiselle Estefa traversait une période de mélancolie. Elle n'en était pourtant pas coutumière. Etait-ce la saison ? L'approche de la retraite ? Le départ au Japon de sa petite nièce ?
Ce mercredi, tous ses élèves avaient annulé leurs leçons : Delphine avait la varicelle, Antoine la colique, Mirabelle devait aller chez le dentiste à cause d'une rage de dents, et Joseph gardait la chambre. Aussi se trouva-t-elle soudain libre de son temps. Alors, sans doute parce que le vent de mars avait nettoyé un grand morceau de ciel devant ses fenêtres, que l'air annonçait sa douceur de printemps, et la lumière sa splendeur d'été, une envie de campagne la saisit avec une force qui la surprit. Plus encore l'étonna la certitude qui s'éleva en elle à peine avait-elle tourné le démarreur de la voiture : elle irait à la Rouge-Mare, elle roulerait vers le nord-ouest, vers Bernay, vers Lyons la Forêt, elle irait revoir le hameau, le lieu-dit de très anciennes vacances.
Sur la route, les maisons de briques annonçaient une Normandie qui n'était pas celle des toits de chaume ni celle du bocage; une Normandie " haute ", plus ventée, plus âpre, plus rugueuse, l'arrière du pays de Dieppe, Fécamp, Saint Valéry en Caux... Le long des collines qui accompagnaient la route, les nuages s'amoncelaient en troupeaux, et, sur la crête de certaines, dénudées, râpées sur leurs flancs, une rangée d'arbres figurait des gardiens menaçants.
A Neufmarché elle reconnut le restaurant où l'on s'arrêtait déjeuner à chaque arrivée de Paris. Elle prit à gauche la route qui s'enfonçait définitivement dans la campagne. Aux détours des lacets que celle-ci dessinait, elle découvrait quelques maisons éparses, toutes de briques, que, sans reconnaître vraiment, elle sentait familières. Toutes les gammes de vert d'une végétation presque exubérante la mettaient en joie, jusqu'à ce qu'elle s'étonnât : " Tiens, la végétation est plus avancée qu'à Paris ... je pensais que c'était le contraire." Elle sentait aussi, comme tapie contre l'épaulement de terrain le long duquel s'adossaient les hameaux, la grande forêt. Elle chercha bientôt à identifier, à main gauche, l'épicerie de son enfance. Cette épicerie où se conjuguaient l'odeur âcre de la pomme de terre, le fumet du poireau, les senteurs de graine sèche des sachets de semences légumiers et fleuris (on avait du mal à se figurer qu'un jour elles puissent donner les choux pommés ou les pensées coloriés de l'emballage), celle du tabac, et, migrant par la porte qui faisait communiquer l'épicerie et le café, en nappes, l'arôme puissant et fruité du calvados. Mais elle ne fut pas certaine de sa mémoire car l'épicerie, redevenue maison, se confondait maintenant avec d'autres. Plus loin elle guetta l'aire où avait été dressé le mât de cocagne d'une kermesse que, dans son souvenir, Papillon, son amoureux de huit ans avait réussi à monter dans toute sa hauteur cirée. A main droite, elle aperçut le chemin de sable qui menait à la grande ferme carrée, close comme une forteresse, et, dans les prés qui la précédaient, elle distingua un taureau qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Dudule, le taureau lunetté de noir qui les terrorisait enfants. Plus loin encore, à un tournant, elle reconnut le talus des trèfles à quatre feuilles et, enfin révélée, la lisière de la forêt où l'on cherchait les jacinthes sauvages. Puis elle découvrit, dépassant à peine la haie devenue trop haute, la petite maison de briques roses, orientée comme les autres perpendiculairement à la route, pour mieux regarder le soleil. Elle arrêta le moteur.
Dans la voiture devenue silencieuse, elle crut entendre le désordre des battements de son coeur : la barrière repeinte de frais, aux barreaux de bois verticaux que zébraient trois fois, par le travers, trois autres barreaux, était, elle le savait, encore celle de son enfance. Elle chercha du regard dans le fond la guérite du lieu d'aisance et sa porte ajourée d'un coeur. Celle-ci avait disparu. Les volets ouverts des trois fenêtres ne laissaient voir aux vitres que les reflets d'une maison à jamais désertée.
Mademoiselle Estefa poussa la barrière. Celle-ci décrivit un grand arc de cercle avec un ballant trembloté qui lui rappela quelque chose qu'elle n'arrivait pas à saisir. Elle s'avança sur le petit chemin pavé de briques. L'échelle qui, dans son enfance, menait par le petit côté de la maison au grenier n'était plus là mais, à l'endroit où ses montants prenaient appui auparavant, Mademoiselle Estefa découvrit, adossée contre le mur, une petite fille. Elle avait six ans peut-être et lisait un album d'enfant dans un format à l'italienne; une grosse pile de livres à ses côtés témoignait de son appétit de lecture. »
Extrait de L'Escapade de Mademoiselle Estefa, livre audio de Joëlle Tiano-Moussafir, aux éditions Le Livre qui parle. Texte lu par Catherine Deneuve et Raphaële Moussafir, Bethsabée Belivacqua, Fabienne Chaudat, Agathe et Mathilde Moussafir, Lou et Samuel Warin. Le CD est accompagné du texte intégral présenté dans un album illustré des sanguines originales de Josette Mingot. Ecouter un extrait audio sur le site des éditions Le Livre qui parle. Le livre audio peut être commandé sur le site de l'éditeur et dans toute librairie, prix 17,90 €.

Edition indépendante, la survie
Après le premier confinement et la fermeture des librairies, les éditeurs ont vu tous les salons et rencontres annulés, autant d'événements importants pour rencontrer le public. Bien décidés à se remonter les manches, 5 maisons d'édition normandes (La Marmite à mots, Le Soupirail, Rabsel, FL éditions et Zinédi) ont monté un collectif, Le Havre aux livres, pour mener des actions visant à apporter de la visibilité à leurs catalogues et aux auteurs. Première action du collectif : l'ouverture le 3 novembre d'une boutique éphémère au Havre autour de rencontres littéraires, ateliers, expositions. Avec la nouvelle fermeture des commerces « non essentiels », la boutique physique s'est transformée en boutique en ligne proposant le click&collect, la livraison ou l'expédition, avec une sélection de quelques ouvrages pour aller vite. Pour le retrait des commandes, les éditeurs se relaient sur place, de 10 h à 19 h 30, 3 jours par semaine les mardi, jeudi et samedi, et répondent aux questions des visiteurs et des passants sur cette initiative (saluée par tous) et les livres proposés en vitrine et espèrent une réouverture au plus vite pour donner tout son sens à ce projet.
Les médias en parlent :
Reportage de France 3 Normandie sur Le Havre aux Livres du 9/11/2020
« En raison du reconfinement, l’ouverture d’une nouvelle boutique éphémère d’éditeurs normands prévue mardi dernier (jusqu’au 31 décembre) a été reportée. Les deux Havrais (La Marmite à mots/jeunesse et Rabsel/spiritualité) et les trois autres Normands (FL Éditions/photo, Zinédi/littérature générale francophone et Le Soupirail/littérature française et étrangère contemporaine) réfléchissent aujourd’hui à la manière d’entrer en contact avec les lecteurs. Entretien avec Emmanuelle Viala Moysan, éditrice au Soupirail en Basse-Normandie. » Interview en libre lecture sur le site de Paris-Normandie.
Ouest-France du 13/11/2020
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